De Squeezie à Seb la Frite, de nombreux signataires de la tribune des influenceurs se désolidarisent du texte


Il n’aura pas fallu longtemps avant que leur nom ne soit retiré du document : Squeezie, Dr Nozman, Gotaga… Plusieurs vidéastes et personnalités du Web se sont désolidarisés, lundi 27 mars, d’une tribune diffusée la veille dans Le Journal du dimanche (JDD) et consacrée à la proposition de loi transpartisane sur l’encadrement des influenceurs, examinée en séance publique à l’Assemblée nationale à partir de mardi. Lundi en début d’après-midi, la tribune a été discrètement mise à jour sur le site du JDD : le nombre de créateurs annoncé en titre a été revu à la baisse et bon nombre de signatures ont disparu.

Le texte, écrit à l’initiative de l’Union des métiers de l’influence et des créateurs de contenus (Umicc) et auquel étaient à l’origine associés 150 créateurs de contenu, reconnaît l’avancée que représente la proposition de loi mais appelle les députés à ne pas les « considérer comme une menace » et à ne pas « casser [leur] modèle » à cause des « dérives d’une minorité ».

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« On passe un peu tous pour des cons »

Sauf que nombre des personnalités associées à la tribune ont affirmé le regretter. « J’ai fait l’erreur de donner mon accord pour que mon nom apparaisse dans une tribune très maladroite, que je n’ai même pas lue avant publication », a ainsi déclaré Squeezie, premier youtubeur français, avec 18 millions d’abonnés, dimanche soir sur Twitter. « On m’a présenté cette tribune comme un moyen de nous défendre devant des lois trop extrêmes, qui auraient pu pénaliser à tort les honnêtes créateurs de contenu » alors que, parmi les signataires, « on retrouve des influenceurs à l’origine même du problème (des gens qui ont mis en avant du casino, de la chirurgie esthétique, des escroqueries, etc.) », a-t-il réagi.

D’autres personnalités du Web lui ont emboîté le pas, à l’image du streameur Gotaga, du vulgarisateur scientifique Dr Nozman ou du vidéaste Henry Tran, suggérant même que leur nom avait été ajouté à la liste des signataires sans leur accord. « Le lobby affirme que j’ai signé cette tribune, ce qui est faux, affirme au Monde le youtubeur Cyprien, faisant écho à ce qu’il déclarait un peu plus tôt sur Twitter.

Invité lundi sur France Inter, le youtubeur Seb la Frite a regretté la façon dont s’était organisée cette tribune : « On a tous globalement signé un truc avec deux-trois échanges WhatsApp », a-t-il expliqué, estimant que les signataires – dont il fait partie – passaient « un peu tous pour des cons » et assurant que tous n’avaient pas bien saisi « quelles étaient les intentions des agences qui [les] ont sollicités ».

Créée à la mi-janvier, l’Umicc a été lancée par sept agences d’influence : Smile Conseil, Bump, Follow, Point d’Orgue, Reech, Influence4You et Spoutnik. Contactée par Le Monde, l’organisation réfute toute tromperie : « La tribune a été transmise aux créateurs de contenus directement via leurs représentants. Aucun nom n’a été ajouté sans l’accord de chaque créateur ou de son représentant. » L’Umicc estime que le revirement de certains signataires est dû à « un problème de transmission de l’information » dans les équipes des créateurs de contenus et rappelle, comme elle l’a fait dans deux communiqués distincts publiés vendredi et lundi, qu’elle soutient la proposition de loi.

Mise à jour lundi 27 mars à 13 h 10 : ajout de la réaction de Cyprien et modification du titre.

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Le Monde



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